Louis Désiré Auguste Rustin (1880-1954) est l’inventeur de la Rustines, un système pratique, rapide et économique permettant de fixer des pièces de caoutchouc sur les chambres à air percées. Ce passionné de cyclisme vous fait avancer depuis plus d’un siècle.
La bicyclette l’emporte sur tous ses prédécesseurs : draisienne, grand-bi et bicycle, à l’issu du remarquable mouvement d’inventions du XIX° siècle. Vers 1900, la bicyclette est parfaitement adaptée à une gamme diversifiée d’usages : du déplacement professionnel ou touristique, au sport. La simplicité de ses mécanismes, sa facilité d’emploi, sa sécurité et son confort attirent un nombre croissant d’usagers.
L’industrie du cycle connaît dès lors une extension internationale. D’abord fabriquée de manière artisanale, la bicyclette est produite en petite série, puis, à partir du début du XX° siècle, en grande série, en particulier aux Etats-Unis. Son prix diminuant elle devient accessible aux ouvriers et employés.
A partir de 1880, la bicyclette connaît une expansion très forte. Ainsi à la fin du XIX° siècle le gouvernement français autorise la libre circulation des bicyclettes à condition de posséder une carte : le nombre de vélos est estimé à 130 000 en 1893, à 500 000 en 1898.
En 1900, 975 878 cycles sont déclarés et soumis à l’impôt en France. Le nombre de vélos en circulation en 1908 est évalué à 2,5 millions et à 3,5 en 1914.
En 1940, la bicyclette est taxée en France comme les automobiles.
Par ailleurs, son coût n’a cessé de baisser depuis le début du siècle (800 h de salaire d’un ouvrier en 1900, 200 h en 1920 et 100 h en 1938).
D’un point de vue sociologique le XX° siècle consacre la popularisation du vélo : on entre dans l’ère du cyclotourisme, des congés payés et du vélo comme véhicule quotidien. Enfin, le retour aux valeurs du développement durable favorise une nouvelle génération d’utilisateur de la petite reine dans les centres urbains.
1903 Sportif passionné, Louis Rustin coureur cycliste amateur connaissait tous les aléas des crevaisons qui, à cette époque, étaient nombreuses compte tenu de l’état des routes en France. C’est en 1903, dans le XVII° arrondissement de Paris que Louis Rustin et son associé Jean Larroque ouvre une boutique atelier de réparation et rechapage en pneumatique, rue Truffaut. A cette époque les réparations de chambre à air étaient bien aléatoires, de plus, elles occasionnaient une immobilisation du véhicule en temps et en coût. Le désagrément des crevaisons, si nombreuses, devait pouvoir trouver une solution.
Louis Rustin avec son ami Paul Doumenjou, ingénieur chimiste commence ses recherches pour un système de réparation rapide et économique. Puis dans les années 1905-1910, il s’installe à Clichy en louant à Jules Loyauté des locaux au 16 de la rue du bois (actuelle rue Henri Barbusse). Dès 1908 Louis Rustin propose avec son associé Jean Larroque un dispositif pour éviter les éclatements des pneumatiques pour tous les véhicules : une bande de cuir à coller à l’intérieur de l’enveloppe des pneumatiques (Brevet français n° 397 424 déposé le 15/12/1908) - "Dispositif pour éviter les éclatements des pneumatiques pour tous les véhicules".
Après la Grande Guerre qui interrompit ses recherches Louis repris ces études pour finaliser l’œuvre de sa vie, en partant en virée avec femme et enfants afin de tester les petites pastilles autocollantes. Cette trouvaille est définitivement mise au point et il dépose le brevet de ces petites rondelles ainsi que la marque en 1922.
Cette modeste mais astucieuse invention devient vite un accessoire indispensable, et l’action commerciale n’est pas en reste, de très nombreuses publicités réalisées par M. Gauberti fleurissent dans la presse spécialisée et sur les murs de Paris. Dans le genre provoc : "VOUS POUVEZ CREVER !" ou plus poétique : "BIEN SUR QUE J’EN AI".
Au six jours de Paris, Louis Rustin paye les places aux jeunes des clubs cyclistes avec un casse-croute, un virage et un autre. Quand une crevaison se produit sur la piste en parquet, un virage siffle (PSCHIIIIIIIIIIIITTTTT) et l’autre répond en criant (RUSTINES – RUSTINES – RUSTINES), bref du marketing avant l’heure. Louis Rustin sponsorise de nombreux coureurs comme Andrée Leduc, immense champion d’avant guerre. Les publicités n’hésitent pas à citer des rapports scientifiques sur les "Rustines®".
" et le procédé de vulcanisation à froid une grande première. Mais ce sont surtout les héros du Tour de France qui feront la renommée de la Marque. La création du "Trophée Rustines®" au sein de la grande boucle, mais également les courses comme Bordeaux-Paris, Paris-Tours, le Critérium national de la route, et le kilomètre Rustines avec ses grands champions comme Daniel Morelon, Gilles Trentin…
Au-delà de ce positionnement commercial, c’est bien la publicité qui fait de la "Rustines" un produit populaire. Un peu à la manière de Michelin, les dirigeants ont donné une personnalité au produit avec le personnage des "siamoix". La "Rustines®" est tellement populaire qu’elle a même été mise en chanson par Bourvil "La môme Rustines" pour devenir un produit intemporel.
Le développement est donc fulgurant, et l’affaire nécessite bientôt l’ouverture de trois ateliers, toujours à Clichy sur Seine.
Et comment nommer cette petite pastille adhésive de caoutchouc, permettant de réparer une crevaison sur une chambre à air par vulcanisation à froid, autrement que par la marque déposée de "RUSTINES®".
Jusqu’en 1950, la principale activité de la société consistera dans les réparations à chaud et à froid pour les deux ou quatre roues, la fabrication des colles et dissolutions, des patins de freins, blocs de pédales en caoutchouc, attaches pour portes-bagages, tuyaux de circulation d’eau, presse à résistance électrique, etc.. soit plus de 200 brevets et marques déposés comme Siamoises, Tubextens, Dissolutine, Coupagine…
Toujours à l’avant-garde, Louis Rustin délocalise dans la Sarthe sa production, sur le site d’une ancienne filature de coton à l’abandon depuis 1917. La passion de la pêche et le besoin d’eau font que les Rustines® finirent par être produites dans la vallée du Loir, à une cadence de 30 millions d’unités par mois dans les années 50.
Louis Rustin, propriétaire des 9 et 11, rue Castérès à Clichy, mais également de son Usine de Crousilles de 21 000 m², a installé ses bureaux administratifs et commerciaux aux 9 rue Castérès. Inventeur dans l’âme, il se fait un atelier dans un coin de son appartement. Il y décédera le 19 juin 1954, dans sa 75ème année, toujours en activité.
Depuis, l’entreprise a diversifié sa production, Rustin est toujours présent à travers son arrière-petit-fils, Louis, qui met un point d’honneur à tout fabriquer en France... mais ceci est une autre histoire.
Le succès de la Rustines® est tel que les Etablissements RUSTIN ne modifient en quatre vingts ans, ni l’aspect de l’emballage ni le slogan de la marque "UNIS POUR LA VIE".
Nous vous invitons, à retrouver les ré-éditions de certains de nos produits qui sont tous de Fabrication Française, dans le respect des normes environnementales et sociales.