1962 St Raphael Helyett Hutchinson, Jacques Anquetil :
En 1830 le docteur Juppet travaille la nuit à l’élaboration d’un apéritif à base de quinquina et de vin. Sa vue baissant, il en appela à l’archange Raphaël qui avait rendu la vue à Tobie. Désirant retrouver la vue pour aboutir dans ses recherches, il plaça son nouvel élixir sous l’invocation céleste de l’Archange.
En réalité l’invention de cet apéritif est attribuée à Antonin Soupe, sa villa s’appelait St Raphaël d’où…
La maison Saint-Raphaël mit rapidement en œuvre des techniques marketing pour accroître sa notoriété, comme la mise en place d’une montgolfière géante aux couleurs de la marque pour l’exposition universelle de Paris en 1900. Vendu en pharmacie comme fortifiant, la marque a longtemps mis en avant les vertus excitantes du quinquina. Aujourd’hui tombé en désuétude en France, cet apéritif est très présent et apprécié au Québec. Propriété de la marque Bacardi-Martini, il a été racheté par l'entreprise Boisset, elle-même reprise par le groupe La Martiniquaise en 2009.
Avant 1954, le seul sponsoring des équipes cyclistes autorisé est celui des fabricants de cycles et accessoires. Magni est le premier à associer une marque extra-sportive (Nivea) dans le financement de son équipe. Raphaël Géminiani va le suive en France, en jouant sur la ressemblance entre son prénom (constituant de sa marque cycles Raphaël Géminiani) et le fabricant d’apéritif St Raphaël Quinquina.
1962
Durant l'intersaison 1961-1962, les équipes françaises connaissent un jeu de « chaises musicales ». L'équipe de Jacques Anquetil est toujours dirigée par Paul Wiegant. Elle est désormais appelée Helyett-Saint-Raphaël, et Raphaël Géminiani devient l'adjoint de Wiegant, ce qui n'enchante pas Jacques Anquetil. Après un début d'année décevant, Paul Wiegant est évincé et remplacé par Raphaël Géminiani.
L'équipe a notamment recruté le coureur allemand Rudi Altig, censé avoir un rôle complémentaire de Jacques Anquetil en se concentrant sur les classiques. Bon rouleur, il est toutefois un rival potentiel pour ce dernier, au sein même de l'équipe. Après un début d'année terne, Jacques Anquetil prend le départ du Tour d'Espagne fin avril, première « étape » de son objectif de la saison : le doublé Vuelta-Tour. Rudi Altig y joue rapidement les premiers rôles : comme cela lui a été demandé, il est vainqueur d'étape, dès le deuxième jour, et grâce aux bonifications revêt le maillot amarillo. C'est toute l'équipe Helyett-Saint-Raphael qui domine la course, remportant treize étapes. Jacques Anquetil reste toutefois discret. Raphaël Géminiani tente en vain de le convaincre d'attaquer pour prendre la première place du classement général lors de l'antépénultième étape, un contre-la-montre. Ce jour-là, Jacques Anquetil est battu d'une seconde par Rudi Altig. Il est devancé de cinq minutes par ce dernier au classement général. Ne se satisfaisant pas de cette place de dauphin, il quitte la Vuelta le lendemain, à la veille de l'arrivée.
L'équipe Helyett-Saint-Raphaël connaît une situation tendue. Jacques Anquetil accepte mal le succès de Rudi Altig et conteste l'autorité de Raphaël Géminiani. Celui-ci parvient toutefois à obtenir son adhésion en lui assurant une place de leader unique pour le Tour de France. Malade depuis le début de l'année, Jacques Anquetil n'est cependant pas encore sûr de pouvoir participer. Le Critérium du Dauphiné libéré, « calvaire » terminé à 17 minutes du vainqueur, achève de le convaincre de participer.
Le Tour ayant abandonné les équipes nationales, c'est à la tête de l'équipe Helyett-Saint-Raphaël que Jacques Anquetil est au départ, à Nancy. Rudi Altig est à ses côtés, avec un rôle d'équipier et l'objectif de remporter le maillot vert. Les deux adversaires annoncés d'Anquetil sont vite écartés : Raymond Poulidor se fracture le poignet en tombant à l'entraînement avant le Tour et Rik Van Looy, qui a chuté en course, abandonne à mi-Tour. Enfin le risque qu'Altig soit un rival au classement général disparaît dans les Pyrénées. Durant cette première moitié de course, Anquetil gagne le contre-la-montre à La Rochelle. Au sortir des Pyrénées, le Belge Joseph Planckaert est porteur du maillot jaune. Les rivaux d'Anquetil ne tentent rien dans les Alpes, seul Raymond Poulidor, qui a récupéré de sa blessure, anime la course en gagnant à Aix-les-Bains. Anquetil prend le maillot jaune à deux jours de l'arrivée en gagnant le contre-la-montre Bourgoin-Lyon. Il y devance Ercole Baldini et Raymond Poulidor, parti avant lui et qu'il dépasse à mi-course. Avec ce troisième tour remporté, Jacques Anquetil égale le record de victoire de Philippe Thys et Louison Bobet. C'est cependant Raymond Poulidor qui suscite l'enthousiasme du parc des Princes, bien plus que le vainqueur lui-même.
En novembre, Jacques Anquetil est associé à Rudi Altig pour tenter de gagner le Trophée Baracchi. Toujours malade, il prend le départ affaibli. Après un bon départ, il lui devient difficile de suivre son partenaire du jour, forcé de l'attendre. Il s'accroche mais ne passe plus de relais, et est tellement épuisé qu'il ne peut éviter des barrières à l'arrivée. La paire parvient néanmoins à gagner le Trophée, pour neuf secondes, mais c'est Rudi Altig seul qui effectue le tour d'honneur.
L’équipe ACBB-StRaphaël-Hutchinson. ACBB est le club cyliste de Boulogne –Billancourt, Heylyett est un constructeur de cycles. Le maillot reprend les couleurs de l’équipe de 1961 Saint Raphël-Géminiani-Dunlop en remplaçant le bleu du bas du maillot par le gris de l’ACBB.